Russie : le risque de défaut existe, mais concerne principalement les entreprises
L'agence de notation Fitch a abaissé la note souveraine de la Russie de " B " à " C ". La décision s'ajoute à celle effectuée par S&P et Moody's début mars.
La situation actuelle rappelle celle observée en 1998 lorsque la Russie était dans l’incapacité de rembourser sa dette. Nous pensons néanmoins que si elles sont justifiées, les craintes d’un défaut souverain doivent être relativisées. En effet, le contexte est différent par rapport à la crise de paiement de 1998 :
- La part de la dette publique en devises étrangères est minime. Il est estimé à 63 milliards de dollars en 2021, soit 13 % de la dette externe totale et 3 % du PIB (cf. graphique 1) ;
- La suspension des paiements sur les obligations en roubles est une mesure de rétorsion aux sanctions internationales et n’est pas provoquée par une crise du système financier ;
- Enfin, l’Etat russe est en mesure de couvrir la totalité de sa dette externe : le solde des transactions courantes est excédentaire (120 milliards de dollars, soit 6 % du PIB). Malgré le gel des réserves en dollars et en euros, la banque centrale peut encore solliciter les 133 milliards de dollars de réserves en or et 82 milliards de dollars en yuan.
En fait, le risque de défaut concerne plutôt le secteur privé, en particulier les entreprises. Bien que le processus de désendettement se soit engagé depuis 2014, la dette externe des sociétés non financières reste importante : 310 milliards de dollars en 2021, soit deux tiers de la dette externe totale (23 % du PIB). D’ici la fin de l’année, les entreprises comptent pour deux tiers des remboursements avec 7 milliards de dollars pour mars (contre 700 millions en coupons obligataires).
Le risque de défaut des entreprises est donc élevé. Il va encore augmenter si les tensions avec les pays occidentaux venaient à s’accentuer, à travers notamment : 1/ de nouvelles sanctions qui compliquent le remboursement des entreprises russes (notamment une exclusion élargie des banques russes du système Swift) ; 2/ de nouvelles sanctions contre la CBR limitant davantage l’accès aux devises étrangères et la capacité des entreprises à effectuer les paiements de leur dette à échéance ; et 3/ une interdiction pure et simple de la Russie de rembourser les dettes à échéance afin de préserver les ressources en devises. Un embargo généralisé sur les exportations russes de produits de base pourra aussi amplifier le risque de défaut, frappant durement les revenus en devises des entreprises du secteur.
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