Chine : le retour progressif « à la normale » de l’activité économique se poursuit mais reste fragile
En Chine, l'économie poursuit sa reprise. En mai 2020, la production industrielle a accéléré pour le deuxième mois consécutif, progressant de 4,4 % sur un an après 3,9 % le mois précédent.
En Chine, l’économie poursuit sa reprise. En mai 2020, la production industrielle a accéléré pour le deuxième mois consécutif, progressant de 4,4 % sur un an après 3,9 % le mois précédent (cf. graphique 1). Les signes d’amélioration continuent d’être observés dans le secteur de la sidérurgie et de l’automobile. De son côté, l’activité du secteur des services a également renoué avec la croissance (+1 % sur un an après -4,5 % en avril). Le redémarrage est manifeste dans l’activité du secteur immobilier. Les mises en chantier et les ventes de logements neufs en volume ont enregistré leur première hausse sur un an.
La situation est plus disparate du côté de la demande. Les dépenses en capital fixe ont accéléré à près de 4 % sur un an. L’amélioration provient principalement des dépenses en infrastructures (+12,5 % sur un an) et en immobilier (+8,4 %). En revanche, l’investissement des entreprises privées a continué de se contracter, tout comme les ventes au détail (en particulier les dépenses en restauration) et les exportations.
Si elle se confirme en juin, l’amélioration des principaux indicateurs mensuels suppose un deuxième trimestre plus favorable. Le PIB pourrait en effet enregistrer une croissance de 3 % sur un an après le choc violent de -6,8 % au premier trimestre (cf. graphique 2). Au-delà, la reprise se poursuivra lentement, de sorte que la croissance ressortira autour de 3 % sur l’ensemble de l’exercice 2020.
Ce scénario, plutôt optimiste au regard du consensus, est soumis toutefois à plusieurs risques baissiers :
1/ Principal moteur de la reprise jusqu’à présent, le rattrapage du secteur industriel risque d’être fragilisé par les incertitudes pesant sur les commandes à l’exportation. Alors que le commerce international est déjà peu dynamique, les tensions avec les Etats-Unis ont resurgi. Après les domaines commerciaux et technologiques, ceux-ci sont alimentées cette fois par les divergences entre les deux administrations sur la gestion de la crise sanitaire, d’une part, et sur le statut de Hong Kong, d’autre part. L’accord commercial de la phase 1 s’avère, en conséquence, de plus en plus compromis.
2/ Le choc de confiance des agents privés persiste, de sorte que la demande domestique peinera à retrouver ses rythmes de croissance d’avant crise. En particulier, les dépenses d’investissement des entreprises privées sont freinées par la dégradation des perspectives à l’exportation et le recul des profits. Bien que les mesures anti-virus strictes aient été assouplies, les consommateurs restent prudents en raison des pertes d’emplois et des craintes d’une deuxième vague d’infections. D’ailleurs, la ville de Pékin a décidé de reconfiner plusieurs zones résidentielles et refermer les sites sportifs et culturels à la suite de la découverte de nouveaux cas de Covid-19. Au 15 juin, les autorités ont rapporté 57 nouveaux cas, soit le bilan le plus élevé depuis avril.
3/ Enfin, s’il devait se poursuivre face aux nombreuses incertitudes, le policy-mix proactif restera dosé et ciblé, de sorte que l’effet multiplicateur sera plus modeste que les phases de relance passées. En effet, au-delà des besoins d’assurer la stabilité de l’emploi à court terme, Pékin doit également respecter les objectifs de plus long terme. Ces derniers consistent à poursuivre les réformes structurelles et achever la transformation de l’économie vers un modèle de croissance de qualité. En ce sens, les actions de relance de l’Etat devraient être modérées afin de ne pas aggraver davantage les déséquilibres déjà en place, notamment celui associé à la montée de l’endettement, ni compromettre in fine le processus de transition. D’ailleurs, depuis le début de la crise sanitaire, le montant de soutien des autorités à l’économie est estimé à environ 5 % du PIB. L’enveloppe est bien inférieure à celle appliquée en 2008 (13 % du PIB). Les mesures sont ciblées (réduction des charges fiscales, subventions directes aux PME et ménages vulnérables, et augmentation des dépenses en infrastructure dans certaines collectivités locales). Leur financement passe par l’augmentation des émissions d’obligations spéciales, de sorte que la dette publique totale s’élèverait à environ 60 % du PIB, soit seulement 5 points de PIB de plus par rapport à 2019 (cf. graphiques 3 et 4).
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