États-Unis : « ni-ni » (ni récession, ni accélération)
Par Christophe Morel, Chef Economiste chez Groupama Asset Management.

La publication de l’ISM et la réunion de la Fed nous donnent le prétexte de faire un point sur notre scénario global.
Au-delà de la baisse significative de 2.5 pts de l’indicateur composite du climat des affaires, la composition du Rapport pour le mois d’avril est faible à plusieurs égards:
- les composantes « Nouvelles commandes » et « Emploi » ont fortement baissé (pratiquement 6pts pour la composante « commandes »). D’ailleurs, le rapport « Commande/Stocks » est dans une zone qui requiert de la vigilance (graphique 1)
- Les commentaires accompagnant la publication du rapport sont significativement moins positifs. D’une part, notre analyse textuelle du Rapport ISM fait apparaître une forte occurrence du terme « decreasing » (graphique 2).
- D’autre part, les entreprises mentionnent très souvent des difficultés liées au contexte international, à savoir un déplacement des chaines de valeur hors Chine, le Brexit et surtout les retards à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
- Enfin, cette baisse du climat des affaires dans l’industrie américaine fait écho à celle observée de façon généralisée en Europe (France, Allemagne, Royaume-Uni, Suède, …).
Dans la conférence de presse, J. Powell a plutôt allongé l’horizon avec deux principaux messages. D’abord, il maintient qu’il existe un réservoir de croissance aux États-Unis pour peu que les incertitudes commerciales diminuent ; la consommation et l’investissement devraient contribuer à cette croissance. Ensuite, il nuance les chiffres d’inflation qui ont été impactés par des changements méthodologiques. Au total, un tel mix « Croissance/Inflation » est cohérent avec une politique monétaire inchangée.
Notre analyse conjoncturelle este favorable: l’offre est globalement toujours en retard par rapport à la demande, les autorités chinoises pilotent la tendance baissière de la croissance par des mesures de soutien, les États-Unis et la Chine négocient leurs différends commerciaux et technologiques, les décideurs britanniques veulent éviter le scénario du hard brexit et il n’y a pas de dérapage des salaires susceptible de provoquer le cas échéant un ajustement des marges et de la demande des entreprises. De ce point de vue, nous n’avons jamais envisagé de scénario de récession à horizon 2020 et les marchés financiers étaient exagérément pessimistes en début d’année.
En revanche, notre analyse conjoncturelle ne nous signale pas non plus d’accélération de la croissance : les indicateurs en avril suggèrent même la possibilité d’un « trou d’air » dans l’industrie ce deuxième trimestre, avec une destruction des stocks qui devraient peser sur les chiffres de PIB du T2.
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