FED : Jérome Powell, le consensus et la continuité
Par Christophe Morel, Chef Economiste
Qui est-il ?
Jérôme Powell est membre du directoire de la Fed depuis 2012. Avant de rejoindre la Fed, son parcours peut se résumer en 3 axes. D’abord, il a plutôt une formation universitaire en sciences politiques/juridiques qu’un parcours académique dans l’économie même s’il a rejoint ultérieurement un think tank, le Bipartisan Policy Center, en étant en charge des questions fiscales. Ensuite, il a longtemps exercé dans le secteur privé, d’abord comme juriste, ensuite en charge de M&A à la banque d’investissement Dillon, read & Co, puis comme associé dans le groupe de private equity Carlyle. Enfin, il a une expérience politique puisqu’il a été Sous-secrétaire d’État au Trésor sous la présidence de G.W. Bush en charge des institutions financières et du marché de la dette.
- Que pense-t-il ?
Sur la base de ses derniers discours, on en déduit ses principales convictions :
- l’économie américaine est sur une trajectoire de croissance autour de 2% ; elle est au plein emploi, mais les créations d’emploi resteront fortes ; les salaires devraient progressivement augmenter au fur et à mesure de la reconstitution de la productivité ; la faiblesse récente de l’inflation n’est que transitoire.
- Dans sa « fonction de réaction », il pondère fortement les conditions financières, ce qui signifie que toute tension sur les taux longs peut le conduire à ralentir la remontée des Fed Funds. Il envisage que la normalisation monétaire s’achève lorsque les Fed Funds seront sur leur niveau d’équilibre, mais pas au-delà ; dit autrement, il n’imagine pas que la politique monétaire soit à un moment restrictive. En cas de retournement cyclique, il privilégierait la baisse des Fed Funds à un recours à la politique d’achat d’actifs (il avait rapidement plaidé pour un ralentissement dans les achats d’actifs).
- sur la régulation bancaire, il est très ouvert à un relâchement des contraintes pour les petites banques, voire pour les plus grandes. En particulier, il a exprimé la possibilité d’une révision du dispositif de stress-test CCAR (Comprehensive Capital Analysis and Review), d’un assouplissement de la loi Volker et du SLR (Supplementary Leverage Ratio).
- Que va-t-il faire ?
Ses discours augurent deux points de méthode. D’abord, il pourrait souvent se positionner comme un « porte-parole », cherchant le consensus. Ensuite, il pourrait largement se reposer sur les travaux du staff, à savoir les économistes de la Fed. Au total, il convient de ne pas attendre de rupture, mais plutôt une continuité.
Sa nomination ne modifie en rien notre scénario de politique monétaire. Sur la partie « conventionnelle », nous anticipons une dernière hausse des Feds Funds en 2017, suivie de 3 hausses en 2018 et d’un statu quo ensuite, à partir d’un Fed Funds à 2.25% (reposant sur notre estimation d’un taux directeur réel « neutre » entre 0 et 0.5% qui implique que la valeur « terminale » des Fed Funds serait 2%-2,5%). Sur la partie « non conventionnelle », le portefeuille d’actifs financiers de la Fed devrait baisser de 22% du PIB actuellement à 14% du PIB fin 2019.
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