Pays émergents : la lenteur des programmes de vaccination et les marges de manœuvre réduites des autorités retardent une reprise économique complète
Au total, la reprise va se poursuivre à un rythme plus modéré et surtout dispersée. Outre les difficultés liées aux tensions d'approvisionnement, elle sera soumise à des contraintes spécifiques qui empêchent la demande domestique de relayer le moteur externe. De ce fait, les pays émergents accuseront des retards dans la reprise économique. Contrairement au passé, celle-ci proviendra davantage des pays développés, plus en avance en matière de politique vaccinale et de soutien (budgétaire et monétaire) à l'activité.
La décélération dispersée de la croissance au sein de l’univers » émergent » est en ligne avec notre scénario. Elle est appelée à se poursuivre. Certes, les besoins de rattrapage sont encore importants avec la réouverture des économies et la demande en provenance des pays développés reste élevée. Toutefois, les difficultés d’approvisionnement vont peser sur l’appareil productif. Surtout, les moteurs domestiques peineront à prendre du relais en raison de deux facteurs :
1/ Des retards pris dans la campagne de vaccination défavorables à l’Asie : la dégradation de la situation sanitaire liée au développement des variants constitue une des contraintes majeures à la reprise des EMs, notamment en Asie. Dans cette région, l’immunité collective est encore très faible en raison de la stratégie » zéro Covid » adoptée par les gouvernements locaux alors que les progrès de vaccination sont limités à ce jour. En effet, à l’exception de la Chine et Singapour, les pays émergents d’Asie sont très en retard en termes de taux de vaccinations (cf. graphique 3). En conséquence, la croissance asiatique restera freinée par les mesures de prévention sanitaire défavorables à la reprise de l’activité des services et de la consommation privée.
2/ Des marges de manœuvre limitées des autorités en Europe et en Amérique latine : alors que le soutien budgétaire est réduit, deux risques limitent le champ d’action du côté de la politique monétaire des banques centrales :
- Risque inflationniste : l’inflation continue de s’accélérer dans la plupart des EMs, notamment des pays d’Europe centrale et orientale (Turquie, Russie, Hongrie) et d’Amérique latine (Brésil, Mexique, Chili, Colombie et Pérou). La dynamique est d’autant plus inquiétante que certaines banques centrales avaient avancé ou accentué le cycle de durcissement de la politique monétaire (cf. graphique 4). C’est le cas en Turquie, en Russie, au Brésil et depuis le début de l’été en Hongrie, République tchèque et au Mexique. D’autres vont probablement suivre le pas au second trimestre (Pologne, Chili, Colombie). La remontée des taux d’intérêt va mettre un frein à la reprise du crédit et de l’investissement des entreprises dans ces économies alors que la situation sanitaire n’est pas totalement stabilisée.
- Risque financier : au cours des derniers mois, la plupart des devises émergentes se sont raffermies vis-à-vis du dollar. Le mouvement s’opère alors que les vulnérabilités financières persistent, notamment en termes d’inflation, de déséquilibres externes ou budgétaires. C’est le cas de la Turquie, le Brésil, l’Inde ou l’Afrique du Sud. Une correction brutale n’est donc pas à exclure, d’autant plus que les éléments déclencheurs sont nombreux, notamment une remontée des taux américains en cas de mauvaise communication et/ou de mauvaise gestion de l’inflation de la Fed.
Au total, la reprise va se poursuivre à un rythme plus modéré et surtout dispersée. Outre les difficultés liées aux tensions d’approvisionnement, elle sera soumise à des contraintes spécifiques qui empêchent la demande domestique de relayer le moteur externe. De ce fait, les pays émergents accuseront des retards dans la reprise économique. Contrairement au passé, celle-ci proviendra davantage des pays développés, plus en avance en matière de politique vaccinale et de soutien (budgétaire et monétaire) à l’activité.
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