Pays émergents : l’incertitude sanitaire n’est plus le principal risque à la reprise économique
Une nouvelle vague de contaminations au Covid-19 a frappé plusieurs économies émergentes (EMs) depuis la mi-mars 2021. En maîtrise jusque-là, l'Asie du Sud-Est est encore une fois touchée par une flambée des cas quotidiens, notamment en Malaisie, en Thaïlande ou à Singapour. L'Inde, le Brésil, l'Argentine et la Colombie figurent, quant à eux, dans le Top 5 des pays recensant le plus grand nombre de nouvelles contaminations dans le monde (cf. graphique 1). La situation reste préoccupante en Inde malgré une forte décrue observée depuis la mi-mai. Au Brésil, l'épidémie persiste et plafonne sur un plateau élevé.
Pour autant, l’inquiétude est moindre que l’année dernière en ce qui concerne l’impact direct du risque sanitaire sur l’activité réelle. Celle-ci ne subit pas le même choc. Force est de constater en effet que le confinement réinstallé dans la plupart des pays touchés par la nouvelle vague de contaminations est moins strict qu’au printemps 2020. D’une part, il est territorialisé. En Inde par exemple, les mesures préventives n’ont été annoncées que pour la capitale New Dehli qui regroupe 20 millions d’habitants et représente 4% du PIB. D’autre part, la fermeture ne concerne que les activités des services et parait moins pénalisante pour les secteurs de la restauration, du divertissement ou encore des transports notamment selon les indicateurs de mobilité quotidienne de Google (cf. graphique 3). De son côté, le secteur industriel a pu continuer de profiter de la reprise de la demande dans les pays développés. Cette dernière a soutenu les carnets de commande des pays exportateurs (Asie) et des producteurs de matières premières. Les indices PMI du secteur manufacturier ont certes été modéré en avril et restent au-dessus de la ligne des 50 en avril, alors qu’ils s’étaient effondrés à des niveaux historiquement bas à la même période en 2020 (cf. graphique 4).
Si l’incertitude sanitaire demeure un risque pour la trajectoire de reprise, le véritable défi des autorités réside surtout dans leur gestion des conséquences durables de la crise sanitaire. Aujourd’hui, les pays émergents doivent faire face à une flambée des cours des produits alimentaires qui alimente in fine la dynamique inflationniste et le risque d’un durcissement monétaire avancé ou plus prononcé des banques centrales. Dans un contexte où la reprise est fragile et où les inégalités et la pauvreté se sont accrues, le risque politique et social va également s’accentuer. Par le passé, la hausse des prix des produits alimentaires a été souvent le catalyseur des mouvements de contestation sociale de grande ampleur, en particulier dans les pays où le risque » gouvernance » est élevé comme cela a été lors du » » printemps arabe » en 2011 ou dans les pays d’Amérique latine en 2018-2019. La situation n’a pas véritablement évolué depuis. Selon notre indicateur, l’Afrique, le Moyen Orient et l’Amérique latine resteront les zones les plus menacées par une crise politique ou sociale alors que les élections approchent dans plusieurs pays (cf. graphique 4).
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