Pays émergents : ne pas surinterpréter le rebond des PMI du secteur manufacturier en mai 2020
Dans ce contexte, nous réitérons notre scénario en faveur d'une reprise lente de l'activité des EMs une fois le choc violent du premier semestre passé. Cette reprise sera aussi disparate en raison des différents degrés de vulnérabilité (dépendance au commerce international, au pétrole et du financement externe) et capacités de résister aux chocs.
Le rebond des indices PMI du secteur manufacturier est encourageant. Cependant, il est important de ne pas surinterpréter ces résultats. Tout d’abord, ces derniers reflètent tout simplement l’amélioration des appréciations qualitatives des directeurs d’achat concernant la situation en mai par rapport au mois d’avril au cours duquel le pic de la pandémie et du confinement a été observé dans la quasi-totalité des EMs (à l’exception de la Chine, Hong Kong et Taiwan). Ensuite, le rebond des PMI ne signifie pas que l’appareil productif du secteur industriel est revenu à la normale. Les mesures de restriction ne se sont assouplies que très progressivement en Asie et en Europe alors que la pandémie ne fait qu’empirer en Amérique latine.
Plus fondamentalement, les EMs devront faire face à de nombreuses incertitudes, de sorte que le chemin de la reprise sera long et semé d’obstacles. En premier lieu, la faiblesse du commerce mondial va perturber le rattrapage de l’activité manufacturière. A peine remis du choc violent lié au confinement, ce dernier devra subir de nouveau des tensions entre les Etats-Unis et la Chine. Si la guerre commerciale et technologique entre les deux pays n’est pas encore résolue, elle s’est complétée cette fois d’une guerre géopolitique. L’accord de la phase 1 signé en janvier dernier risque d’être fragilisé, voire même de disparaître. Début juin, la Chine avait en effet demandé aux sociétés étatiques d’interrompre leurs achats de soja et de porcs américains en réponse aux menaces de D. Trump de mettre fin au statu commercial préférentiel de Hong Kong.
La préoccupation concerne aussi la trajectoire de la demande domestique et in fine la reprise du secteur des services. Outre le maintien des mesures de précaution face au risque de résurgence de l’épidémie, le choc de confiance va persister avec les conséquences de la crise sanitaire à venir sur le marché du travail et les revenus des agents privés. Les mesures de soutien mises en place devraient permettre d’apporter quelques appuis mais le montant de relance modestes dans certains pays suggère un effet multiplicateur limité face aux conséquences sévères de la crise.
Dans ce contexte, nous réitérons notre scénario en faveur d’une reprise lente de l’activité des EMs une fois le choc violent du premier semestre passé. Cette reprise sera aussi disparate en raison des différents degrés de vulnérabilité (dépendance au commerce international, au pétrole et du financement externe) et capacités de résister aux chocs. En ce sens, l’Asie émergente, à l’exception de l’Inde, s’en sortira mieux que les autres régions. Globalement moins endettée, celle-ci est aussi plus armée avec des finances publiques relativement saines, des comptes courants excédentaires et des réserves de change confortables. Les pays d’Europe centrale tels que la Hongrie, la Pologne et la République tchèque pourraient bénéficier de l’élan positif, s’il se matérialise, des plans de relance des pays de la zone euro. A l’inverse, la crise économique sera plus profonde et plus longue en Russie et surtout dans les pays d’Amérique latine. Ces derniers apparaissent dans une situation difficile à ce stade, devant faire face au pic épidémique alors même que ses fondamentaux ainsi que l’environnement politique et social étaient déjà fortement dégradés avant le Covid-19.
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