Royaume-Uni : une «pause » pour enchanter les «colombes» mais aucune place à la complaisance dans le combat désinflationniste
La Banque d'Angleterre (BoE) a interrompu ce jour le cycle de resserrement de sa politique monétaire.
Si l’annonce sur le bilan est largement anticipée, celle concernant le statu quo du taux directeur est surprenante :
- Sur la forme : elle est issue d’un vote serré, montrant une division extrêmement forte au sein du Comité : 5 membres ayant voté en faveur d’une « pause », 4 étant pour un nouveau relèvement de 25bp. Le fait marquant a été le passage du Gouverneur Bailey dans le camp des « colombes » alors qu’il votait encore pour la poursuite de la remontée des taux en août.
- Sur le fond : la BoE parait encore plus confiante dans son processus de désinflation à court terme. La veille et contre toute attente, l’inflation des services, une des trois variables clés dans la prise de décision des autorités, a été publiée en baisse à 6,8 % en août, soit 0,4 % de moins que les prévisions (cf. graphique 3). De toute évidence, il s’agit là de l’argument principal qui a convaincu M. Bailey et basculé son vote en faveur du statu quo, alors que les signes de détente sur le marché du travail demeurent timides.
Le discours de la BoE reste, en revanche, inchangé pour la trajectoire à moyen terme. Le retour de l’inflation vers la cible de 2 % n’est pas projeté avant le T2 2025. En ce sens, la BoE s’affiche de nouveau sa volonté de ne pas être complaisante, réitérant sa « forward guidance » selon laquelle « la politique monétaire devrait être suffisamment restrictive pendant suffisamment longtemps pour ramener l’inflation à l’objectif de 2 % de manière durable à moyen terme, conformément au mandat du Comité. Un nouveau resserrement de la politique monétaire serait nécessaire en cas de signes de pressions inflationnistes plus persistantes« .
Prenant en compte tous les éléments, la « pause » du jour ne va pas changer fondamentalement notre scénario en faveur de la poursuite de la remontée du taux directeur. Les pressions inflationnistes persistent, notamment le lent ralentissement du marché du travail et de la croissance des salaires en raison des facteurs structurels accentuant les pénuries de main d’œuvre (vieillissement démographique, hausse des départs anticipés à la retraite et du taux d’inactivité pour cause de maladie de longue durée, effets du Brexit). La nouvelle hausse des prix de l’énergie et la répercussion sur les coûts de production des entreprises constitue aussi un risque. Tous ces éléments pourraient faire basculer le vote au sein d’un Comité déjà très divisé.
Ainsi, plus concrètement :
- Une hausse de 25bp est encore possible, lors de la réunion de novembre et/ou de décembre, ramenant le taux terminal à 5,5 % – 5,75 % (contre 6 % projeté précédemment). Les risques restent haussiers pour les facteurs surveillés par la BoE comme le salaire du secteur privé et l’inflation des services. Il est aussi possible que les autorités adoptent la même stratégie « pause hawkish » que la Fed, souciant de trouver un consensus entre poursuivre la désinflation et calmer les « colombes » inquiets des risques d’un resserrement excessif ;
- Dans une perspective plus générale, le taux directeur va rester élevé pour une période prolongée. Notre scénario central n’anticipe pas d’assouplissement monétaire en 2024. Une première baisse est probable début 2025 si l’activité (en particulier le marché immobilier) se dégrade fortement alors que le potentiel de relance est limité du côté de la politique budgétaire.
AVERTISSEMENT
Ce document est conçu exclusivement à des fins d’information.
Groupama Asset Management et ses filiales déclinent toute responsabilité en cas d’altération, déformation ou falsification dont ce document pourrait faire l’objet. Toute modification, utilisation ou diffusion non autorisée, en tout ou partie de quelque manière que ce soit est interdite.
Tout investisseur doit prendre connaissance avant tout investissement du prospectus ou du document d’information clé de l’investisseur (DICI) de l’OPC. Ces documents et les autres documents périodiques peuvent être obtenus gratuitement sur simple demande auprès de Groupama AM ou sur www.groupama-am.com.
Ce support non contractuel ne constitue en aucun cas une recommandation, une sollicitation d’offre, ou une offre d’achat, de vente ou d’arbitrage, et ne doit en aucun cas être interprété comme tel.
Les équipes commerciales de Groupama Asset Management et ses filiales sont à votre disposition afin de vous permettre d’obtenir une recommandation personnalisée.
Edité par Groupama Asset Management – Siège social : 25 rue de la ville l’Evêque, 75008 Paris – Site web : www.groupama-am.com