24 mars 2017

Secteur automobile : Groupama AM maintient sa recommandation fondamentale positive

En 2017, les fondamentaux du secteur automobile devraient rester favorables au regard de volumes de ventes stables, voire en légère hausse. Cependant, quelques nuances sont à apporter à ce scénario : la baisse des ventes de véhicules diesel et la part croissante des hybrides sont des tendances discriminantes, profitables aux équipementiers.

En 2017, les fondamentaux du secteur automobile devraient rester favorables au regard de volumes de ventes stables, voire en légère hausse. Cependant, quelques nuances sont à apporter à ce scénario : la baisse des ventes de véhicules diesel et la part croissante des hybrides sont des tendances discriminantes, profitables aux équipementiers. De plus, dans l’éventualité d’une renégociation des accords commerciaux au sein de l’ALENA cela pourrait avoir des effets négatifs.

 Au terme d’un millésime 2016 de bonne facture, l’équipe de recherche de Groupama Asset Management maintient sa recommandation fondamentale positive sur le secteur. En volume, le marché automobile mondial a cru de 4,6%, avec 4 millions de véhicules supplémentaires l’année dernière. Les dynamiques régionales sont toutefois assez différenciées, puisque la Chine s’affirme comme le principal pays contributeur à la progression des volumes mondiaux quand le marché américain reste sur un  » plateau « , c’est-à-dire sur des volumes de vente élevés, mais dont la croissance est stable. De son côté, le marché européen est globalement en ralentissement même si les pays du sud affichent un beau potentiel de rattrapage.

 » La Chine se caractérise encore par un faible ratio voiture/habitant. Les fondamentaux de ce marché sont porteurs même si la croissance devrait être plus réduite cette année, après une hausse de 16% en 2016, et compte tenu d’une TVA un peu moins avantageuse, passée de 5 à 7,5%. Pour les constructeurs occidentaux, en particulier premium, le marché chinois demeure une source fondamentale de bénéfices  » analyse Alessandro Roggero, Analyste Automobile.

En Europe, l’âge moyen relativement élevé du parc automobile en Italie, en Espagne et en France, ainsi que des conditions macroéconomiques favorables devraient permettre un rattrapage de la demande. En revanche, le marché britannique présente des risques de dégradation cette année en raison des incertitudes liées au Brexit et à un renouvellement du parc en bonne partie réalisé.
 » Ce marché très orienté vers le premium et qui compte pour 20% des volumes totaux en Europe est déjà à des points hauts historiques « .

 

Enjeux politico-commerciaux

Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis, la remise en cause des accords commerciaux est un risque pour le secteur.  » Dans un secteur très globalisé, cette nouvelle donne est problématique pour l’ensemble des constructeurs «  précise Alessandro Roggero. La renégociation des accords de l’ALENA souhaitée par la nouvelle administration américaine pourrait provoquer la rupture d’une chaîne d’approvisionnement, jusqu’ici bien intégrée.

Les flux d’échanges entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique sont significatifs et leurs relations étroites. En effet, 55% des véhicules produits au Mexique sont exportés aux Etats-Unis, tandis que 40% des équipements contenus dans les véhicules produits au Mexique sont fabriqués aux USA.  » L’impact d’une révision des accords sur l’activité ne serait pas négligeable, l’automobile est un secteur dans lequel le rapatriement et l’adaptation des capacités de production est long et difficile à réaliser. Aujourd’hui, les constructeurs sont dans une situation d’observation face à ces perspectives politico-commerciales «  poursuit-il.

 

Un secteur confronté à des mutations structurelles 

Autre défi pour l’ensemble du secteur, la bonne gestion des transitions environnementale et technologique. La réduction des émissions de dioxyde de carbone est un objectif coûteux pour les constructeurs dont les investissements sont déjà très élevés. La dynamique baissière de la part du marché du diesel est un facteur important à considérer. Les restrictions, notamment imposées par les métropoles, sur les véhicules diesel pèse sur les décisions d’achats des consommateurs.  » Cela a des effets sur le marché du neuf et de l’occasion. La dégradation de la valeur résiduelle des automobiles diesel risque d’impacter le bilan des constructeurs. Car les véhicules diesel constituent encore une part conséquente des actifs de leasing, inscrite au bilan des constructeurs dans leurs captives  » analyse Alessandro Roggero.  » Qui plus est, la capacité de négociation des constructeurs face aux régulateurs pour infléchir ces contraintes a été affaiblie par après le Dieselgate « .

 Le processus structurel d’électrification des véhicules passe par l’hybride à court-moyen terme. Jusqu’en 2020-2021, la croissance de  véhicules  » propres  » sera portée par les hybrides.  » L’hybridation des moteurs est un thème clé aujourd’hui en vue de remplacer les motorisations diesel. Les principaux gagnants de cette montée en puissance seront plutôt les équipementiers, qui détiennent le savoir-faire et l’innovation quant au contenu des véhicules. Or l’hybridation et l’autonomisation des automobiles nécessitent de plus en plus d’équipement à valeur ajoutée « . Dans ces conditions, les équipementiers bénéficient d’une meilleure visibilité sur la croissance de leur chiffre d’affaires à l’horizon des prochaines années.

Quant à la voiture totalement autonome, il s’agit d’un enjeu à long terme, au-delà de 2020. Une multiplication des investissements dans de nouvelles solutions est observée, les constructeurs acquièrent des start-ups ou prennent des participations, montent des partenariats avec les nouveaux entrants du secteur technologique. Toutefois, la mise en application du véhicule autonome est encore confrontée à plusieurs obstacles, comme l’adaptation du cadre légal et assurantiel, l’harmonisation du code de la route à l’échelle internationale. Surtout, la technologie n’est pas encore suffisamment mature.

 


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