Venezuela : un défaut de paiement se dessine
Par Thuy Van Pham, Economiste Marchés Emergents
Le remboursement de la dette externe s’opère jusqu’à présent grâce à la baisse « pilotée » par les autorités des importations, mais surtout aux ventes de lingots d’or. La marge de manœuvre via les réserves s’amenuise. Les réserves en or se sont effondrées depuis 2013. Elles sont ressorties à 7,5 milliards de dollars en août 2017.
Nous pensons que la crise risque de durer. Le président Maduro a convoqué, pour le 13 novembre à Caracas, les créanciers internationaux pour entamer des négociations. D’ores et déjà, un accord a été trouvé avec la Russie, mais cette dernière ne détient qu’une petite portion (environ 9 milliards de dollars) de la dette externe. fLe vrai blocage viendrait des Etats-Unis dont les sanctions récentes, notamment l’interdiction à tout citoyen et toute banque américaine d’acheter de nouvelles obligations ou de négocier des accords proposés par le gouvernement vénézuélien par la société pétrolière d’Etat PDVSA, empêchent tout créancier américain de participer à une renégociation.
Sur le plan économique, un défaut aggravera encore plus la situation qui est déjà extrêmement dégradée. Le PIB s’est contracté en 2016 pour la troisième année consécutive (-16,5 %) alors que le pays traverse parallèlement une période d’hyperinflation. L’inflation annuelle est estimée à 254 % en moyenne en 2016 et pourrait ressortir à 653 % en 2017. L’issue de la crise est ainsi incertaine. Outre le succès des négociations sur la restructuration de la dette, la reprise de l’activité dépendra de l’évolution des cours mondiaux du pétrole. En plus, même si le pays dispose des plus grandes réserves de pétrole au monde, de près de 300 milliards de barils, leur exploitation bute sur des problèmes structurels, notamment la présence d’infrastructures obsolètes et peu productives pour répondre aux besoins du pays.
Enfin, il est à souligner que l’effet de contagion de la crise vénézuélienne sur l’économie mondiale est limité. Le PIB vénézuélien ne représente que 0,4 % du PIB mondial. Les deux principaux partenaires commerciaux du Venezuela, les Etats-Unis et la Chine, sont capables d’absorber le choc. Enfin, le poids de la production vénézuélienne de pétrole brut dans la production mondiale est très faible (2,5 % en 2015).
AVERTISSEMENT
Ce document est conçu exclusivement à des fins d’information. Groupama Asset Management et ses filiales déclinent toute responsabilité en cas d’altération, déformation ou falsification dont ce document pourrait faire l’objet. Les informations contenues dans ce document sont confidentielles et réservées à l’usage exclusif de ses destinataires. Toute modification, utilisation ou diffusion non autorisée, en tout ou partie de quelque manière que ce soit est interdite.
Les informations contenues dans cette publication sont basées sur des sources que nous considérons fiables, mais nous ne garantissons pas qu’elles soient exactes, complètes, valides ou à propos.
Ce document a été établi sur la base d’informations, projections, estimations, anticipations et hypothèses qui comportent une part de jugement subjectif. Les analyses et conclusions sont l’expression d’une opinion indépendante, formée à partir des informations publiques disponibles à une date donnée et suivant l’application d’une méthodologie propre à Groupama AM. Compte tenu du caractère subjectif et indicatif de ces analyses, elles ne sauraient constituer un quelconque engagement ou garantie de Groupama AM ou un conseil en investissement personnalisé.
Ce support non contractuel ne constitue en aucun cas une recommandation, une sollicitation d’offre, ou une offre d’achat, de vente ou d’arbitrage, et ne doit en aucun cas être interprété comme tel.
Les équipes commerciales de Groupama Asset Management et ses filiales sont à votre disposition afin de vous permettre d’obtenir une recommandation personnalisée.