Sans surprise, le Conseil des gouverneurs a laissé les taux directeurs inchangés, soit le taux de dépôt, le taux de refinancement et le taux de facilité, à respectivement 2.00%, 2.15% et 2.40%. La BCE maintient son approche « data dependant », réunion par réunion, et ne s’engage pas à l’avance sur une trajectoire de taux particulière. La BCE confirme qu’elle est « bien positionnée et qu’elle fera tout pour y rester ». L’exercice de communication a porté principalement sur la balance des risques, notamment du côté de la croissance. Après avoir relevé sa projection de croissance en 2025 lors de la mise à jour trimestrielle en septembre dernier, la BCE s’apprête très probablement à revoir à la hausse ses prévisions de croissance sur toute la période 2025-2027.
Ce que l’on retient :
- La perception sur la reprise économique semble avoir changé et être partagée par une majorité au sein du Conseil : après avoir révisé à la hausse sa prévision de croissance pour 2025 en septembre dernier et signalé que les risques sur les perspectives étaient désormais plus équilibrés, la présidente indique aujourd’hui que i) l’économie de la zone euro a continué de croitre au T3-2025 en dépit du contexte mondial difficile ; le secteur des services a particulièrement soutenu la demande domestique (consommation & investissement) et a compensé la faiblesse actuelle du secteur manufacturier, ralenti par la guerre tarifaire, les incertitudes et la hausse de l’euro ; et ii) les risques géopolitiques et commerciaux ont diminué. En d’autres termes et sans le dire explicitement, la BCE estime implicitement désormais que les risques sont haussiers sur la croissance par rapport à leurs projections publiées en septembre. La BCE devra donc très probablement revoir à la hausse ses prévisions de croissance pour 2025 mais surtout pour 2026 et 2027, actuellement à 1.0% et 1.3% respectivement, lors de la mise à jour prévue en décembre (versus nos prévisions de 1.3% et 1.8%).
- Les risques sur l’inflation font toujours débat : il y a toujours a priori des divergences parmi les membres du conseil concernant les risques sur l’inflation. La présidente réitère que les perspectives demeurent plus incertaines qu’à l’accoutumée, en raison de la volatilité persistante des politiques commerciales mondiales et des implications sur l’euro. Cela dit, un consensus apparent au sein du conseil convient qu’à 2%, la BCE est « bien positionnée » et qu’un écart significatif par rapport à la cible d’inflation à moyen terme serait nécessaire pour déclencher de nouvelles baisses de taux. L’ancrage des anticipations d’inflation à moyen-long terme aux environs de 2% permet également de renforcer la crédibilité de la BCE.
- L’euro numérique : le Conseil de gouverneurs a décidé de lancer la prochaine phase du projet d’euro numérique, conforme à la demande des dirigeants européens. Si la législation est adoptée courant 2026, un exercice pilote pourrait démarrer en 2027 et l’Eurosystème se dit prêt pour une émission initiale potentielle de l’euro numérique dans le courant 2029. Même si l’achèvement de la phase préparatoire marque une étape importante, l’agenda annoncé par la BCE indique toutefois un processus très lent par rapport aux ambitions initiales et pourrait affecter la crédibilité de la BCE sur ce sujet.
En conclusion, l’exercice de communication de la présidente Lagarde aujourd’hui n’était pas simple car la BCE est entrain « de courir » après ses projections de croissance; une étape avait déjà été faite en septembre dernier en ajustant 2025 et la balance des risques ; l’enjeu aujourd’hui était probablement de suggérer de nouvelles révisions à venir (i.e. en décembre) sans déclencher des anticipations de hausses de taux de la part des marchés financiers. Actuellement, les marchés anticipent toujours un statu-quo en 2026.






Source : Bloomberg – Calculs : Groupama AM
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